samedi 1 avril 2006

Y2Mars

Où est passé le temps des poissons d'avril ? Ni moi ni personne ne s'est lancé dans l'inénarrable blague du 1er. Je ne crois pas que ce soit à cause de ton pied de nez survenu lui aussi un fatidique 1er, juste à cause du temps qui passe, qui nous use et nous rend moins joyeux, moins dupes, ce qui revient au même. Moi j'écoute rire et chansons, 95.5 FM, du rire et du rock. Quand je dis ça, on se fout de ma gueule. Mais c'est pas donné à tout le monde d'être un peu con.
La vie suit son cours, on vaque, on vaque, et on encaisse les soudaines brèches spatio temporelles qui nous font réaliser l'absence. Je ne suis pas sûre qu'on la réalise vraiment. Le corps a ses limites.
La température remonte et les souvenirs affluent. Tu as des grains de sable en commun avec tous ceux que tu connais. Ils pourraient tous en ramener un de telle ou telle plage. Me revient l'expression "immortaliser l'instant" à cause des photos et du soleil, et je ne sais qu'en penser.
Je me souviens : de ta clope définitive greffée à tes doigts, avec le cylindre de cendre toujours prêt à tomber, et qui tombait d'ailleurs, entre les touches du clavier de ton ordinateur, au pied de la boite à vitesse, je me souviens de tes oublis, de ton oeil rouge, d'une tunique noire, d'une chemise beige avec de fines rayures, de tes étiquettes minuscules sur la tranche des cd, de ton écriture minuscule, des escalopes de veau à la crème et aux copeaux de parmesan, de la litho, de Fernando Pessoa, de ta mauvaise foi, de la voiture comme une poubelle, des baillements en signe de malaise, des bagues à tes doigts. Lourdes. Et larges.
A bientôt. nat

Aucun commentaire: