lundi 3 juillet 2006

lausanne

Y2Mars

A l’heure où j’écris ces lignes, je ne dispose pas de connexion internet : contrée amish oblige. Chambre de motel spartiate et vue imprenable sur les champs de maïs. Je ne sais plus quelle heure il peut bien être, en tout cas six heures de moins que celle du bar de la marine, ce qui veut également dire que j’apprends avec plus d’un demi cadran dans les dents et par la téloche d’un pub, que la France a battu le Brésil. Comme quoi, on peut renaître de ses cendres. Alors pourquoi pas toi ?
Tout à l’heure, c’est le plus naturellement du monde que j’ai fait mes comptes. Comme si j’avais toujours fait ça. Depuis que je suis arrivée, je cherche tous azimuts une connexion internet pour vérifier les soldes. Tu vois où j’en suis. Et la journée, je range mes petits billets dans une banane, en cuir certes, mais banane quand même : sans commentaires.
En la fouillant, je détecte une boule dans le coin de la poche gauche. Un billet oublié ? Nan. J’extirpe finalement deux tickets CB qui s’avèrent être ceux d’un restau chinois à Lausanne : « l’orchidée ».
Lausanne, festival de jazz. On avait dormi de l’autre côté du lac Léman en Haute Savoie, chez un copain de la mère de Jenny. 2001 ou 2002 ? les chiffres sont un peu effacés. Herbert, l’orchestre symphonique, le lac, photos, interviews. La dernière nuit, on n’avait pas dormi, à 6 ou 7 h du matin, on a repris la voiture et je t’ai déposé à l’aéroport. Lequel ? Genève ? T’avais pas dormi depuis deux jours et tu partais aussi sec pour Berlin. Je t’admirais et je t’aurais étranglé à la fois.
Bref, je suis là où je suis, ce 1er juillet 2006 et je retrouve ces petits bouts de tickets froissés, à demi déchirés avec ta mini écriture au dos, le nom d’un artiste pour justifier les notes de frais.
Aujourd’hui, autre temps, autres lieux, et cette boule de papier impromptue qui me rappelle combien.
nat