lundi 25 février 2008

Quantum

J’ai passé les plus beaux étés de ma vie avec toi.
L'évidence a brillé alors que j’attendais que le feu passe au vert. J’arrivais du 7 Gariel, j’y passe de temps en temps au retour de chez Lucie. Je construis avec elle des échafaudages de mots solides, puis je viens perdre les miens ici, sous cette fenêtre, au pied de cet immeuble qui abrita notre démesure.
Je me souviens de ce que nous avons été. Je replace mentalement les meubles, le canapé ici, le bureau là, la cuisine et le petit balcon. Alors revient le reste, comme une bouffée d’air frais en été.
Elle est étrange cette sensation d’avoir à se battre pour et contre.
Je viens en bas du 7 Gariel pour me souvenir de ce que j’ai été, qui s’est enfui et ne sera jamais plus, et ça aussi ça me fait mal. Mais je n’aimerais pas revenir en arrière, sauf pour te ramener parmi nous, si ça te convient. Mais pas revenir en arrière, non.
Et pourtant, ce furent mes plus beaux étés, parce que c'était ces autres nous-mêmes ricochant de l'incommensurable au vertigineux, de l'effréné à l'excessif, du colossal à l'astronomique, de l'exagéré à l'outrancier.
On n'y est pas allés avec le dos de la cuillère, ça non !