mercredi 1 décembre 2010

Cinque (prononcez tchincoué)

Parce que tu parlais italien aussi. En plus du reste. Des mains, du regard, des silences. Dans chaque instant, des mots. Dans chaque interstice, des lettres. Il fallait parfois des semaines, des mois, des années pour reconstituer un message, parfois une fraction de seconde.

Il y avait un truc surtout, que je comprends mieux aujourd'hui : c'est d'avoir pris volontairement le parti de la frivolité. Peut-être parce que tu croyais en la vie et non en l'homme. De l'homme, peut-être, tu n'attendais rien.
Peut-être ne croyais-tu même pas à ce que tu avais mis en place : tu te montrais dynamique, conquérant et pourtant tu ne croyais ni à l'entreprise ni aux effets consolateurs de la réussite.
Tu tenais pour réel le froid de la tombe, déjà.
Tu tenais pour réels les manques, les absences, les folies, réel, le temps passé à transformer tout ça, réelle la pathétique machinerie de la vie.
Tu étais un homme sans illusion sur le passage du temps et tu avais le panache d'être authentiquement gai.
Un homme comme un autre croise des gens comme les autres, rien ne les distingue de l'humanité passée ou à venir. Et cela n'aurait aucune importance si tu n'avais pas été, ce que je tiens pour cent fois supérieur à l'homme heureux, un homme joyeux.

jeudi 30 septembre 2010

Rouévéléchiun

Tu te rends compte de ce qui se passe, là maintenant ?
Moi, non plus.

dimanche 26 septembre 2010

Automne

Le monde s'est écroulé pour moi, il y a quelques années.
Je tue le temps dans une classe, à la maison ou sur cette magnifique agora, ruisselante d'intelligence...
En attendant que ce soit lui qui me tue.
Vive toi.

lundi 26 juillet 2010

Bison fûté

Fais la route avec Flo de Marseille à Lyon, avec une sélection bien choisie. Tu nous as accompagnée tout le long, on a retrouvé plein de trucs, des morceaux pas possibles et des souvenirs encore plus fous.

Celui-là pour le plus facile :

http://www.youtube.com/watch?v=vo782Jjx3hU

samedi 10 juillet 2010

SUMMER 2010

Je ne sais pas pourquoi ni comment, mais en cet été 2010, déchaînée. Le mot est parfaitement exact. Je retrouve, peut-être est-ce puérile, mais je m'en contrefous, la presque insouciance d'une époque, la recherche avide de transes musicales, dansantes, pour que le corps exulte, que la tête se vide, pas pour être vide, pour faire soupape.
Tu me manques toujours. On fait avec mais surtout sans.
A bientôt.

vendredi 25 juin 2010

Dense

J'ai dansé 5 heures d'affilée avec l'énergie d'une déchaînée qui n'aurait pu être calmée que par l'anéantissement de tout. Autant te dire que j'ai dansé comme une reine, définitivement insatisfaite.
Chouette, je vais pouvoir remettre ça le week end prochain, et le week end prochain, et le week end prochain...
Dans ces pas de transes musicales, les tiens.

samedi 29 mai 2010

Arakiri, le mois de Marie

Y a des trucs sur le plan de la dévastation qui laissent peu de place. Quand ça arrive, comme en ce moment, j’essais de temporiser (Carrefour dit positiver).
Il faut avoir les épaules comme une armoire normande et les couilles comme des balles de tennis, pour voir, pour vivre, ce à quoi le pire de ton imagination ne t’a jamais préparé. A cet instant, j’ai du sable dans les yeux et ce n’est plus une sensation de frottement, c’est l’équivalent de milliers de micro lames de cutter qui te lacèrent la rétine, oeil ouvert ou oeil fermé.
J’ai de la terre dans la bouche.
Tout est plus insoutenable et léger à la fois. Insoutenable parce que je suis plus vieille et plus fatiguée, plus légère parce qu’à force d’être fatiguée j’ai plus la force d’être en colère.

Mais quand c’est dur, quand c’est vraiment dur, comme en ce moment, je repense juste au moment où on m’a dit que tu n’étais plus là et aux longues années pour tenter, tant bien que mal, d’intégrer cette donnée, et je me dis que tout ne va pas si mal.
A moins que j’ai raté un épisode.

vendredi 21 mai 2010

Il n'est jamais trop tôt pour Grooverider

J'écoute ça et invariablement : dans ma tête soudain, carrefour encombré de souvenirs avec toi, images, sensations, émotions, visages, bon dieu, tellement d'autres choses, j'ai autant de souvenirs que si j'avais mille ans.

Tic-tac

mercredi 5 mai 2010

En mai fais ceque tu peux (bis repetita)

C'était en écoute dans la chambre de Jade : Remember...


mardi 30 mars 2010

Sur le fil

Souvenirs de plus en plus diffus qu'il faut aller arracher. Heureusement, je peux aller fouiller dans les boiboites.

Cette photo c'était au Midem 1999. On y avait rencontré à l'époque Kojak, Donna Dee...

YANN AU BOULOT ET AVEC DES CHEVEUX :

mercredi 17 février 2010

Févriembre

Févriembre donc, un néologisme presque suisse. Pourquoi ? parce qu’il est au milieu, neutre. Février qui nous rappelle qu’il fait froid mais que les jours rallongent. Décembre qui nous rappelle, au cas où on l’aurait oublié qu’ils fait définitivement froid et que les jours raccourcissent. On les rassemble, et pour le prix d’un mot tu gagnes un néologisme et un compromis. Une trêve du temps. C’est moi qui remonte mes couvertures le matin. Avant c’était toi déguisé en batman blanc. Je crois qu’on tient un concept, reviens on va faire un film.
Un nouveau je veux dire, une ressurection à la bretonne histoire de clouer le bec à Mel Gibson.
Suisse donc. Février / décembre / février / décembre, t’entends l’horlogerie suisse : tic tac tic tac tic tac.
Alex m’a montré un disque que tu avais anoté. J’y ai retrouvé ton écriture si particulière, tes insignes kabbalystiques tour à tour louanges ou critiques féroces, bref tes ordinaires hiéroglyphes barbouillés sur le post-it, lui-même collé à l’intérieur du CD de Green Velvet.
Ah tiens, j’ai redécouvert ça : cadeau de retrouvailles inévitables parfumées au sapin :
Saul Williams - List of demands
envoyé par didjie. - Clip, interview et concert.
Pour manquer, ça, tu manques.

vendredi 15 janvier 2010

Appels illimités

ça a été un peu rapide le jour J. Avec une accélération (ça s'écrit comme ça ?) à l'instant T. J'essaie de créer une ambiance Hubert Reeves (pour les passionnés : www.hubertreeves.info/), mais en me frottant aux maths, il ne reste que des lettres : J et T. Christine Ockrent est dans les starting blocks : elle croit qu'il s'agit d'elle. Elle se dit chouette un scoop. T'as pas révisé ta copie Christine, c'est un confrère comme vous dites dans le jargon. Je t'arrête : c'est un ovni. Si "Free your mind and your ass will follow" ne t'évoque que des cours d'anglais, c'est que tu n'as pas connu la sueur, la douceur, la rondeur, le tortillon de l'hypnotique, les chairs de poule tendues vers les basses comme des tournesols qui cherchent le soleil, mais la nuit.
Laissons tomber christine, elle ne pourra rien pour toi, pour nous, mais toi, de là-haut tu peux pas nous envoyer... nous envoyer des vacances, du temps pour s'arrêter pour regarder le temps. Bon et puis de l'argent parce qui faut pas déconner. On organiserait des soirées pour fêter le temps qui nous reste. Y a que moi pour trouver ça tonique et positif. Les autres croient que je prends du Xanax en regardant le JT. Alors que je regarde ta photo, je jardine, j'étudie, je travaille, j'aime, puis je déprime mais vraiment un chouia. Je disais à Seb que se souvenir de toi était doux et rugueux, pardonne moi pour cette banalité, mais je n'en ai pas trouvé de plus juste (c'est pas beau de vieillir). Où es-tu, en terme de réception, j'ai pas de réseau. T'es sous un tunnel ou quoi ?