vendredi 14 août 2009

C'est fait de tous petits riens...

Y a deux jours, un midi, resto japonais inconnu, première fois. Déjeuner ami. Blablablouille chaleureux, enjoué et affectueux, tout bien.

La musique déboule sur les california rolls.

Compil électro d’époque. Je bois un coup.

La grande époque de celle où chaque matin était le premier. Bref, insouciance, inconscience, celle de ne pas vieillir et même que cela n’arrivera jamais. Tu sais, un truc, la mort, auquel tu penses pas, comme les gens pas habités par l’idée d’un régime, même pas traversés par l’idée. Et pourtant qui bouffent, boivent et aiment comme si leurs jours étaient comptés. Bon, à la fin du film, on comprend qu’ils le sont, mais qu’à la fin. Je bois un coup.

Ta jeunesse éternelle nous a fait les sillons plus profonds. Des rigoles nécessaires pour endiguer les torrents. Je rebois.

Déjeuner impliqué dans la conversation, mais quand même, la musique lancinante, morceau après morceau, tous connus, tous écoutés avec toi, les uns après les autres, sushi, sashimi, maki. Bon. Je reste engagée malgré le pincement qui exhume tranquille souvenir après souvenir sans me demander mon avis, pendant que je dois bien contrôler le corps et le contenu qui file sur la langue. Pas trahir le moment. Pas pour garder le contrôle ou faire bonne figure. Non, juste le garder pour moi, car c’est à moi.

J’y penserais mieux tout à l’heure en roulant sur ma bécane, seule, je me rappellerai mieux de nos étés, de tes yeux bleux, de tes contraintes et de tes espaces temps, de tes brèches spatio temporelles dans lesquelle j’aimais m’engouffrer, puis j’arrêterai le moteur, comme je l’ai fait avec toi, comme tu m’as permis de le faire : toi, Yann, mon unique aire de repos.

Nul désir ici d’idéaliser ce que fut ta présence, ce qu’elle reste, et de pointer du doigt tes multiples refus de saut, la page ne serait pas assez longue.
J’oublie et retiens ce qui m’arrange, je pense à toi avec douceur. Et avec manque aussi, parce qu’il faut pas déconner quand même.
Manque
Manque
Manque

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