Stéphane Le Borgne/stephaneleborgne@hotmail.com

Je me souviens d' un homme pudique.Croisé dans la force de ses déplacements.Un regard dur car exigeant.Pour le meilleur de son intransigeance.Au milieu d' un propension à niveller par le bas.Il me donnait de loin, car je le croisais si peu, l' envie de le séduire.On veut toujours trop voir les êtres rares.On c' était je , c' était moi au temps d' un envahisseur éborgné dans l' ego que j' étais.Et pourtant...Je le vois maintenant partout...Pour tous.Comme il pouvait.Surhomme extra_terrestre...Discrètement il était là ce 20juin dans le webbar parisien.Il était là le lendemain, debout dans le jardin à la française de l' hôtel de Sully.Il était là la veille du Théâtre des sallins et au volant de sa fameuse Honda Civic il me reconduisait de la radio vers la maison.Je l' embrasse.Je découvre son visage cinématographique, la beauté d' un oeil qui observe là bas pendant que son autre ouvrait quelques cadenas des portes infranchissables de ce que je portais de l' afrique.Tout celà en silence.Deux oreilles et une bouche, il m' écoutait deux fois plus qu' il ne parlait.Dans ces minutes saupoudrées sur le temps, j' aurais voulu être lui.Et taire ma bouche bavarde qui se cache de ses maux profonds.j' ai alors eu un respect de cette distance.Quand je le voyais en été avant de le reconnaître sur la roche blanche devant la légion étrangère, je me disais qui est ce muscle? Portant mieux son Chauve que le mien.Avec son amour en compagne.Il était beau.Alors je le saluais dans ma tête en effort de silence pour lui laisser un peu de ce temps précieux qu 'on lui volait parfois.Ce repas que je souhaitais organiser entre la maman de David Caretta , la mienne et Françoise je lui en avais touché deux mots.Elles sont nos premiers mois aquatiques.Elles sont trois mères aux points communs.Trois identiques.Je la dresserai la table.Pour que tu viennes me chuchoter des mots , des métaphores du silence survenues de ton regard universel sur la vie.